Exposition-événement

[TERMINÉ] Or des Amériques

Du 8 avril 2009 au 11 janvier 2010
L'exposition est terminée.

L’or, dont la beauté et les propriétés étonnantes fascinent les hommes depuis des millénaires, est à l’honneur dans cette exposition. En retraçant l’évolution de la relation des peuples des Amériques avec ce métal précieux, c’est l’histoire de tout le continent qu’elle relate.

L’exposition Or des Amériques, conçue par le Musée de la civilisation du Québec en collaboration avec le Muséum national d’Histoire naturelle, revient sur le rôle qu’a joué ce métal dans la destinée du continent.

Brillant, unique et résistant, c’est aussi la rareté de l’or qui a fait son succès. Il est apprécié depuis les civilisations précolombiennes. Populations du continent, conquérants et explorateurs, la quête de l’or a impacté de nombreuses vies et conduit à la colonisation de l’Amérique. Au XIXe siècle, les ruées vers l’or entraînent une croissance économique rapide qui transforme les milieux, et quelques revers de fortune !

De nombreuses illustrations, des centaines d’objets rares, des vidéos et des dispositifs originaux rendent compte de l’histoire de l’or des Amériques. Les visiteurs peuvent suivre un personnage virtuel qui complète, par des anecdotes et des explications, le parcours de cette exposition, accessible au jeune public.

L’or dans la nature

Or natif

Or, Mine Ace of Diamonds, Washington, USA

© I. Brucerondie

Métal presque inaltérable, conservant une incroyable robustesse après avoir été travaillé, l’or peut être trouvé partout sur Terre. Ce premier volet renseigne sur la formation, la répartition résultant de processus géologiques et les spécificités de ce minéral.

Toutes les civilisations se sont interrogées sur l’origine de l’or. Pour certaines en Amérique du Sud et en Europe au Moyen Âge, l'or est d'origine solaire. En réalité, l’or est dispersé naturellement dans la Terre et notamment dans la croûte terrestre.

Des processus géologiques comme les collisions entre les plaques tectoniques peuvent néanmoins le concentrer dans certains massifs rocheux particuliers. L’érosion dégage ensuite le métal qui est acheminé jusqu’aux rivières par ruissellement.

L’or est aussi présent dans les océans, mais disséminé sous forme de particules trop petites pour être récupérées aisément. Pourtant, le volume imposant des océans en fait le plus grand gisement du monde ! Métal le plus ductile et presque inaltérable, l'or se retrouve intact lors des fouilles archéologiques, plusieurs millénaires après qu’il a été enfoui.

L’or des Dieux

Ornement frontal or

Ornement frontal

© Museo arquéologico Rafael Larco Herrera - Pérou

Les trésors ouvragés des civilisations anciennes sont ici présentés. À l’origine, ce n’est pas sa valeur financière mais sa faible abondance qui en font un signe de distinction sociale. L’histoire de l’or est indissociable de celle de ses succédanés. Le tumbaga, alliage de cuivre, d’or et parfois d’argent, pouvait être utilisé par les artisans, au risque d’irriter les conquistadores !

Les plus anciens métallurgistes connus sont ceux de la civilisation de Jiskairumoko, dans les Andes, environ 2 000 ans avant notre ère. Dès cette époque, les artisans fondent et martèlent des pépites. Si l’or n’a aucune valeur monétaire pour les civilisations précolombiennes, sa rareté en fait tout de même un bien prisé, facteur de différenciation sociale.

Le tumbaga permet aux artisans de répondre aux besoins croissants des élites en biens précieux. Il s'agit d'un alliage de cuivre, d’or et parfois d’argent en proportions variables. Sous l’action de la chaleur ou de divers acides, les métaux de l’alliage sont oxydés et seul l’or reste présent en surface. Bien qu’ayant l’aspect d’or pur, ces objets sont ainsi composés principalement de cuivre. Ce subterfuge qui permettait de pallier la rareté de l’or a naturellement provoqué la colère des conquérants floués.

L’or des fous

Jusqu’où sont prêts à aller les chasseurs d’or ? Cette partie de l’exposition interroge sur la folie, aux conséquences souvent dévastatrices, de ces hommes assoiffés d’or. Du désir des explorateurs, acteurs de la conquête de l’Amérique, naît le mythe de l’Eldorado. Plus tard, les traqueurs d’or, portés par leur désir d’enrichissement, doivent faire face à la violence, au danger et à des conditions difficiles. Enclave française dans ce territoire, la Guyane possède une importante ressource de mercure. Des orpailleurs illégaux l’utilisent pour amalgamer les paillettes d’or avant de l’extraire et de le laisser se répandre dans la nature.

Les chasseurs de rêves

Au moindre indice de la présence d’or, les hommes se lancent fébrilement à sa recherche. Cet or représente pour eux le rêve d’une fortune instantanée, l’aventure et la liberté ou encore la promesse d’un retour triomphal. La réalité est tout autre. Pour mériter le pactole, les prospecteurs doivent faire face à un environnement hostile : violence, promiscuité et privations mettant leur santé, voire leur vie, en péril. Les ruées vers l’or témoignent malgré cela des efforts consentis par les hommes pour s’approprier ce métal si précieux.

Les ruées vers l’or semblent appartenir à un passé révolu. Pourtant aujourd’hui encore la découverte de quelques pépites peut donner aux hommes la force de déplacer des montagnes. En janvier 1980, au Brésil, un ouvrier agricole trouve une paillette d’or dans un torrent de la Serra Pelada. Cinq semaines plus tard, 22 000 hommes s’affairent à transformer une colline en une gigantesque mine à ciel ouvert.

L’or et nous

L’exposition se termine sur l’emploi actuel de l’or : conducteur électrique dans nos ordinateurs et téléphones, matière première de joaillerie ou placement financier. Dans cet espace éclatant, les visiteurs peuvent admirer la visière recouverte d’or du casque d’un astronaute de la NASA.

L’or fascine les hommes depuis des millénaires. Ce métal a grandement façonné le continent américain tel que nous le connaissons aujourd’hui. L’or a poussé les hommes à coloniser de nouveaux territoires et à fouiller les entrailles de la terre, souvent au détriment de l’environnement. Mais quel usage en faisons-nous donc qui justifie de tels sacrifices ? La joaillerie utilise plus des 3/4 de l’or extrait chaque année pour former colliers, bracelets ou bagues. Excellent conducteur électrique et résistant à la corrosion, l’or est aussi très utilisé dans les circuits électroniques. Nos ordinateurs et nos téléphones portables contiennent de l’or !

Malléable, inaltérable, l’or s’est imposé comme objet monétaire jusqu’à devenir une valeur reconnue dans le monde entier. Au XIXe siècle, l’Angleterre instaure ainsi l’étalon-or, système dans lequel toute émission de monnaie comporte la garantie de son échange en or. Peu souple, l’étalon-or est progressivement abandonné au début du XXe siècle au profit d’un système plus fluctuant d’échanges de devises. Cependant, résistant à l’inflation et aux dévaluations monétaires, l’or demeure un important instrument de réserve.

 

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Notes de bas de page

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