Les Amériques fournissent actuellement un tiers de la production mondiale d’or, soit 800 tonnes par an. Comparativement, la production officielle de la Guyane est minime : seulement 2,5 à 3 tonnes. Pourtant, l’activité aurifère apparaît importante dans l’économie de ce département français : elle constitue son premier poste à l’export.
Au XVIe siècle, dans une mine des Andes, on découvre que le mercure a la propriété de s’amalgamer avec l’or. En chauffant l’ensemble, le mercure s’évapore et on récupère l’or pur. Cette technique a été largement utilisée avant que l’on prenne conscience de ses conséquences néfastes.
Même si cette pratique est interdite en Guyane française depuis 2006, elle est encore trop souvent employée. Le rejet de tonnes de boues et de produits toxiques générés par l’extraction de l’or en Guyane française dégrade le milieu naturel et modifie l’habitat des animaux, notamment en détruisant leurs zones de reproduction et d’alimentation en saison sèche
Le cycle du mercure
Le sol de Guyane est naturellement riche en mercure. Celui-ci est libéré lors de l’érosion du terrain. Cette érosion peut être naturelle ou accélérée par les activités aurifères.
Le mercure est utilisé par les orpailleurs illégaux pour amalgamer les particules d’or. L’amalgame est ensuite chauffé à haute température pour séparer les deux métaux. Le mercure s’évapore. Puis retombe mélangé à la pluie, parfois loin des sites d’orpaillage. Une partie de ce mercure part directement dans les cours d’eau. Tout ce mercure se dépose au fond des rivières, dans les sédiments.
Dans les sédiments, par l’action des bactéries, le mercure se change en méthyl-mercure, forme toxique du mercure. Ce phénomène de méthylation est favorisé par les retenues d’eau dans les barrages.
Le mercure se fixe alors sur les plantes aquatiques… qui sont mangées par les poissons herbivores… qui sont mangés par les poissons carnivores… qui sont finalement pêchés et consommés par les populations locales.
Une absorption importante de mercure par l’homme peut entraîner des troubles nerveux et des malformations, particulièrement chez la femme enceinte et l’enfant.